Essai de la Citroën DS5 2.0 HDi 160
Après les DS3 et DS4 et avant une certaine DS6 limousine, la lignée DS grimpe en catégorie routière, mais avec une originalité incroyable côté look. S'installer au volant est tout aussi dépaysant !
Lorsque l’on se retrouve nez à nez avec la DS5, la surprise est déjà visuelle. Elle ne concerne pas les jantes bicolores ou les sabres courant de part et d’autre du capot, mais c’est plutôt le gabarit qui étonne : toit bas, voies larges. Et une allure ramassée, bien plus proche d’un break haut de gamme (voir un break de chasse !) que d’un C4 Picasso recarrossé. Le tout dans un gabarit compact de 4,53 m, soit 30 cm de moins qu’un C5 Tourer.
Bienvenue à bord
Le sentiment d’étonnement se prolonge dans l’habitacle. D’abord, il y a cette large console centrale, dont les boutons semblent empruntés au milieu aéronautique. Puis ce fameux toit cockpit, qui sépare deux verrières d’une pluie d’interrupteurs. Enfin, ce ballet d’aiguilles de compteurs à fond rouges, lors de la mise en route.
Dès lors, le pilote n’attend plus qu’une chose : l’énoncé de la procédure de départ, avant de décoller au volant de ce Boeing en réduction…
En attendant que la piste se libère, il pourra admirer la qualité de fabrication, souvent soignée (plastiques cossus, assemblages sérieux, "toucher" des commandes travaillé), parfois perfectible. Par exemple, les molettes de chauffage tolèrent un léger jeu, et les placages façon aluminium sur les contre-portes grincent lorsqu’un genou les rencontre en virages.
Cela dit, l’ensemble dégage une belle impression de qualité, l’agencement des commandes ne donne plus de sueurs froides au non-initié (fini, le volant couvert de boutons de la C5), et l’excellente position de conduite donne l’envie d’en savoir plus. En route !
Tapis volant ?
Avec la motorisation hybride-diesel, le dépaysement se serait prolongé lors la conduite (quatre modes de conduite disponibles, évolution en mode 100 % électrique possible pendant 3 km environ). Mais aujourd’hui, nous resterons les pieds sur Terre avec cette version 2.0 HDi de 163 ch (qui représentera le gros des ventes) accompagnée d’une transmission automatique à six rapports.
La métaphore aéronautique s’évapore dès les premiers kilomètres. Faute de suspension hydropneumatique, habituellement proposée sur les haut de gamme Citroën, la DS5 ne "survole" pas la route. En milieu urbain, c’est plutôt dommage : les plaques d’égouts restent sèchement répercutées dans les vertèbres. Aussi dans les oreilles, car les amortisseurs sont très sonores.
En dehors des villes, tout s’arrange. Parfaitement amortie, ignorant le roulis et profitant d’un équilibre imperturbable, la DS5 se montre plus dynamique qu’une C5 : direction plus consistante, train avant plus franc. A rythme soutenu, nous regrettons même de ne pas disposer de palettes de changement de rapport au volant, d’une transmission plus réactive ou d’un moteur plus vigoureux en relances.
Une fois calmés, l’accord moteur-boîte nous conviendra parfaitement : le HDi affiche une agréable souplesse dès 1 500 tr/min, élève peu la voix. Quant à la boîte, elle n’est pas la plus moderne du segment mais se montre douce, rétrograde en montée, conserve du frein moteur en descente. Et réclame un surcoût raisonnable (1 400 €), auquel il faut hélas ajouter 750 € de malus.
Première classe
Plaisante à conduire et silencieuse (sauf sur les saignées !), la DS5 demeure une agréable machine à voyager. Et pas seulement au volant. Les places arrière réservent un excellent accueil grâce à un espace aux jambes suffisant, une belle largeur aux coudes et une banquette bien dessinée, légèrement inclinée vers l’arrière.
Le cinquième passager sera moins bien loti : garde au toit limitée, dossier ferme. La DS5 avoue ici qu’elle ne joue pas dans la cour d’un vrai monospace, comme le prouvent sa modularité basique (banquette simplement rabattable 60/40), son seuil de coffre haut perché et ses rangements rares, notamment à l’avant, où un profond bac entre les sièges vole au secours d’une boîte à gant pas plus vaste qu’un cendrier...
Bilan
Plus que ses petites soeurs, la DS5 bouscule les habitudes, se montre presque inclassable et joue sur deux tableaux : les breaks et les SUV haut de gamme.
Charmeuse, à peine écornée par de menus défauts, elle affiche des tarifs qui n’ont rien d’extravagants vu sa prestation : 35 000 € en finition So Chic déjà bien équipée, avec un diesel puissant et une boite automatique.
L’automobiliste porté sur l’innovation et qui dispose de ce budget ira forcément voir cette nouvelle curiosité. C’est une première victoire.
On aime
La présentation intérieure et extérieure
L’agrément de conduite
L’habitacle agréable à vivre
L’insonorisation générale…
On regrette
…sauf celle des suspensions
Le confort sec à basse vitesse
Peu d’équipement technologique
source l'argus