Las de plaire avant tout aux femmes, la C3 a plissé le regard et musclé sa ligne, sans renier pour autant son esprit jovial. Le sérieux a aussi gagné son habitacle, mieux fini et baigné de lumière grâce à l'étonnant pare-brise Zénith.
Pour la C3, l'heure de l'émancipation a sonné. Dans le match qui l'oppose depuis 2002 aux Renault Clio et Peugeot 206/207 (et à bien d'autres en Europe), la citadine aux Chevrons souhaite marquer plus de points et s'en donne les moyens. A commencer par un style nettement plus affirmé, suggérant adroitement l'arrivée à maturité de la petite Citroën.
Sans dénigrer les rondeurs rétro qui ont fait sa popularité, la nouvelle C3 s'est ainsi donnée un air plus décidée, presque sportif avec sa grande bouche trapézoïdale et son bouclier sculpté. Dans la foulée, elle a relevé sa ceinture de caisse - ornée de "lécheurs de vitres" chromés sur notre version Exclusive - et flanqué sa poupe d'énergiques feux "boomerang" évitant à coup sûr de la confondre avec une autre.
Bref, fini la citadine de madame, la C3 veut désormais plaire aussi aux messieurs. C'est peut-être l'une des raisons qui l'ont poussée à revoir ses mensurations à la hausse (+ 8 cm en longueur , + 4 cm en largeur). Même si en conservant la plateforme de sa devancière afin de ne pas s'alourdir, elle reste l'une des plus compactes de la catégorie (3,94 m).
Une présentation très soignée
La C3 veut faire la différence et c'est à bord qu'elle concentre ses arguments. Découverte sur la chic DS3, sa planche de bord moderne délaisse les courbes pour des lignes tendues, et grimpe furieusement en gamme. Le mobilier est qualitatif (planche de bord thermogainée, bandeau façon alu brossé et console laquée sur notre modèle) et l'assemblage sans faille, même si l'impression de solidité ne vaut pas encore celui d'une Renault Clio.
Mais le plus surprenant vient d'en haut... Car on montant à bord, on est d'abord bluffé par le spectacle offert par le pare-brise Zénith. De série sur la finition Exclusive ou facturé 400 euros sur le niveau intermédiaire (Confort), celui-ci se prolonge au dessus des places avant et inonde l'habitacle de lumière. L'effet est tel que pour peu que la météo s'y prête, on se mord les doigts d'avoir oublié ses lunettes de soleil... Dans ces conditions, le salut passe par un large volet coulissant muni de pare-soleils. Séduisant, ce pare-brise panoramique impose hélas des sacrifices : celui des poignées de maintien, de l'éclairage central et des miroirs de courtoisie. Un peu fâcheux pour un modèle séduisant majoritairement les femmes.
Au chapitre habitabilité, on relève peu de progrès à l'arrière du fait de l'empattement inchangé. La place y est donc toujours comptée malgré les quelques centimètres gagnés. Le passager avant est bien mieux loti, la planche de bord creusée lui ménageant une belle place aux jambes. La C3 ne brille pas non plus par sa modularité, réduite à une banquette rabattable 2/3 - 1/3 dont les assises restent désespérément fixes. Elle se rattrape avec son coffre spacieux, surclassant la plupart de ses rivales avec ses 300 litres.
Le confort en maître mot
La C3 était appréciée jusqu'ici pour son confort. Bonne nouvelle pour ses fidèles, elle a encore progressé dans ce domaine et impressionne par la qualité de son amortissement. Ses suspensions très souples font merveille sur les longs parcours mais concèdent en contrepartie un peu de roulis en appui. Le dynamisme en pâtit dans les enchaînements, un registre que la C3 laisse visiblement à sa cousine Peugeot 207... et à la DS3. On prend néanmoins du plaisir au volant de cette Citroën, dont la direction précise (commandée par un volant à méplat !) et la boîte douce et bien guidée soignent l'agrément de conduite.
Quant au 1,6 HDi 90 ch, diesel de milieu de gamme, il remplit parfaitement son rôle. Il se distingue par sa souplesse et sa disponibilité à bas régime, et relance la C3 sans sourciller. On pourra en revanche le trouver trop présent lors des montées en régime, même si la C3 enregistre des progrès d' insonoristation notables.
Côté consommation, nous avons relevé une moyenne de 6,2 l/100 km sans faire d'effort particulier. Citroën annonce de son côté une valeur de 4,3 l/100 km en cycle mixte pour des rejets de 110 g/km de CO2, qui lui permettent de toucher un bonus de 700 euros.